31 mai 2012

Interview Benoît Domergue

À la suite d’une thèse de doctorat, j’ai étudié les déviances de la culture rock. Ces recherches m’ont poussé à fréquenter les salles de concert de rock metal qui empruntent souvent au registre satanique. Le nom de certains groupes est éloquent : Cannibal Corpse (cadavre de cannibale), Belphegor…

Les concerts et vidéos de Marilyn Manson, chanteur très populaire de dark metal, véhiculent des images antichristiques, avec des références sataniques, mêlées à de la pornographie, du sadomasochisme, voire des croix gammées, comme dans son dernier clip, Born Villain no Reason.  Dans les concerts, les rythmes et les lumières syncopées produisent parfois des expériences paroxystiques et des états de transe. Mais ce phénomène touche aussi des artistes de variété très connus, comme Lady Gaga, dont certains clips vidéo comportent aussi des images antichristiques.
Les jeunes qui s’exposent à ces images ont tendance à en rechercher d’autres encore plus violentes. Or, sur Internet, on trouve vraiment des séquences d’une extrême brutalité qui ne relèvent pas de la fiction...

Je vois dans certaines attitudes un défi vis-à-vis de notre religion. Aujourd’hui, il y a dans le monde catholique une soif de merveilleux à travers les apparitions et une foi un peu « new age » qui, à l’occasion de rassemblements, frôle parfois la transe. 
Nous sommes souvent un peu trop frileux et nous devons prendre nos responsabilités. Si les histoires autour des anges connaissent un tel succès, c’est peut-être parce que nos propos manquent d’Espérance. La jeunesse actuelle a peut-être plus besoin de témoins que de théoriciens et de moralisateurs.
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