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25 septembre 2012

Le contenu du rock n'roll et du metal (1)

Introduction
Difficile de traiter du contenu du rock n’roll sans étudier quelque peu son histoire. Nous n’en verrons qu’un très bref aperçu, pour trois raisons :
- tout d’abord, le rock n’roll s’étale sur une période de l’histoire allant d’environ 1951 à nos jours et nombre d’auteurs y ont consacré déjà de très nombreuses pages. Vous trouverez néanmoins une bibliographie non exhaustive en fin de billet que nous ne pouvons que vous encourager à lire (au mieux) ou à consulter (au pire).
- deuxièmement, il ne nous paraît pas des plus constructifs de se noyer dans des considérations d’ordre historique qui auraient malheureusement pour conséquence de dénaturer la concision requise aux billets que nous tentons de consacrer à ce blog.
- enfin, il nous apparaît que si l’étude de l’histoire nous apparaît capitale pour comprendre le rock n’roll, ses débuts sont suffisants en eux-mêmes non seulement pour comprendre son succès (nous y avons déjà consacré quelques billets), mais également pour comprendre sa philosophie. Pour faire une comparaison typiquement musicologique, les débuts de l’histoire du rock n’roll donnent le « la » de sa philosophie. Tout y est, dès le début. Par la suite, ce ne sont que des évolutions, des « branches ». Nous osons dire qu’il n’y a pas le metal, la soul, le funk, la techno, le rap,… Il y a le rock.
Précisons également que les artistes n’aiment pas les catégorisations. Prenons juste l’exemple de Dany Filth (du groupe de Black Metal « Craddle of Filth »). Voici ce qu’il a répondu à un journaliste l’interviewant sur le thème de son album « Godspeed On The Devil’s Thunder ».
Question du journaliste : « Ca te plaît que les gens voient encore en Cradle Of Filth un groupe de black-metal ? »
Réponse : « Oui, je m’en moque, les gens peuvent nous classer comme ils veulent. »
(source METAL OBS n°24 Novembre 2008)
Évidemment, ce n’est pas le seul !
Néanmoins, dans le cadre de ce blog, puisqu’il se réfère largement aux groupes qui se produisent au HellFest, nous tenterons également d’approfondir l’une des branches du rock n’roll : le metal, si tant est d’ailleurs qu’on puisse clairement définir la frontière entre le rock et le metal. Disons que le rock englobe le metal.
Nous traiterons d’abord des éléments historiques et conceptuels propre au rock et au metal en tentant de nous attacher à définir et comprendre leur esprit et certaines de leurs caractéristiques musicales (I). Nous verrons dans un deuxième temps les problèmes qu’a suscité cette musique tant sur un plan sociologique qu’individuel, mais également  musicologique (II).

I – Eléments historiques et conceptuels du rock n’roll et du metal
A - Éléments historiques et conceptuels du rock n’roll
1-      Un peu d’histoire
Le rock n’ roll est né dans le sud des Etats-Unis au début des années 50 dans la population noire américaine issue de l’esclavagisme des Wasps (White Anglo Saxon Protestant). C’est une évolution du jazz que l’on appelle « Rythm and blues » initiée par un jeune chanteur noir homosexuel du Centre Ouest américain nommé Little Richard.
Certes, l’expression « rock n’ roll » se rencontrait depuis le début des années 30 dans le jazz noir américain, et Alan Freed, un disc-jockey de Cleveland, se servit de ce terme pour identifier ce nouveau rythme musical du beat, en animant une émission du soir sur la radio WJW : « Moondog house and Rock n’Roll Party » à partir du mois de juin 1951.
Mais c’est à l’automne 1954 que le célèbre film « Black board jungle » popularisant le titre « Rock around the clock » du musicien Bill Haley que cette musique commence à faire des émules, Bill Haley étant le tout premier chanteur de rock n’ roll blanc. Selon le père Jean-Paul Regimbal, « cette expression décrit les deux mouvements du corps humain pendant les ébats sexuels sur la banquette arrière d’une auto (au rythme de cette musique passant dans l’autoradio). »
La musique rock n’eut pourtant pas un impact immédiat dans le monde occidental (sous entendu « blanc »), car elle était essentiellement écoutée par des noirs. En effet, au début des années 50, les populations noires et blanches n’avaient pas pour habitude de se mélanger, et les blancs américains ne semblaient pas prêts à s’acclimater avec une musique issue d’un blues dont l’esprit correspondait à la révolte des esclaves noirs qui cultivaient leurs champs de cotons.
Cependant, un jeune producteur américain, nommé Sam Phillips, comprit bien vite que cette musique pouvait satisfaire la révolte romantique que l’on percevait dans la population blanche américaine, notamment au travers du mouvement littéraire américain « Beat Generation » (cf supra nos développements in La Beat Generation) et qui ne cessait de répéter : « donnez-moi un blanc qui chante comme un noir, et je gagnerai un million de dollars. ». L’histoire va lui donner raison, lorsqu’au cours de l’été 1954, un jeune homme blanc de 19 ans franchit les portes des studios « Sun », la maison de disque de Sam Phillips… son nom : Elvis Presley.
Le rock n’roll va rapidement évoluer, puisque du rythm and blues, il empruntera également aux harmonies barbershop (le Doo Wop), puis à la country (Rockabilly), à la folk (musique traditionnelle), etc… Nous ne pouvons pas malheureusement nous étendre plus avant sur les évolutions du rock, mais nous allons tenter de traiter succinctement de l’histoire du metal. Le lecteur nous excusera d’avance sur les « impasses » que je serai obligé de faire… Ceci sera perçu dans : B - éléments historiques et conceptuels du metal
2-      Éléments conceptuels
Comment définir le rock ?
Il en existe de multiples définitions…
Ainsi, selon le dictionnaire « Larousse », la musique rock se définit comme étant une « danse et style de danse au rythme syncopée ». Ceci est très exact, mais bien entendu, il n’y a pas que le rock qui soit une danse au rythme syncopée. La définition n’est donc pas satisfaisante.
Prenons l’article Wikipedia : « Le rock n’roll (pour rock and roll), souvent raccourci en rock, est un genre musical apparu au début des années 1950 qui, de façon synthétique, mêle le blues, le rythm and blues, la country, le swing jazz et le gospel. Il est caractérisé par une mélodie vocale dominante, souvent accompagnée par une (ou plusieurs) guitare électrique, une guitare basse et une batterie, mais peut également être accompagné de synthétiseurs/piano, de cuivres ou d'autres instruments. Le rock devient par la suite une véritable "philosophie" avec sa dominance culturelle, du cinéma aux bandes dessinées en passant par la mode vestimentaire. »
Ce dernier article est plus intéressant, car il se réfère à des types de musiques bien définies comportant leurs propres règles musicales, et caractérise la syncope propre au rock n’roll. Il se réfère aussi à l’époque de sa naissance et son état d’esprit, sa « philosophie ». Mais elle l’enferme autour de méthodes d’instrumentalisation trop définies et partiellement inexactes, car bien entendu, le principal dans le rock, c’est le rythme qu’on appelle « beat », et la mélodie, point d’orgue de cette définition, n’est certainement pas le principal. Nous aurons l’occasion d’y revenir.
Prenons enfin Christophe Pirenne : il oriente ses lecteurs vers la classique composition du groupe de rock : le quatuor, « basse, batterie, guitare et chant ». La définition peut elle-même être remise en cause dès l’origine, car lorsqu’Elvis Presley enregistre « That’s all right mama », il n’est fait utilisation d’aucune batterie. Bref…
De cet aspect historique (très, voire trop rapidement évoqué) et de ces définitions, qu’en retenir du rock ?
Deux aspects fondamentaux à notre sens :
-          Tout d’abord, un aspect formel : l’état d’esprit du rock, c’est la révolte sexuelle et sociale de la jeunesse.
-          Ensuite, un aspect matériel : les règles de composition musicales propre au rock n’roll sont le rythme et la basse continue.
Aspect formel : l’état d’esprit du rock.
Comme indiqué en introduction, la signification du mot « rock » renvoi à une expression argotique qui signifie « fornication ». En outre, comme nous le précisions depuis le début de nos billets, l’état d’esprit de révolte propre à la société occidentale a largement favorisé le succès de cette musique. Nous vous renvoyons donc à ce que nous avons déjà écrit.
L’honnêteté nous oblige à le préciser : les circonstances historiques qui ont permis l’émergence et le succès du rock n’roll ne peuvent prédisposer à rendre compatible cette musique avec un quelconque message évangélique (mais nous aurons l’occasion d’y revenir).
Aspect matériel : les règles de composition musicale propre au rock n’roll
Les règles de composition musicales propre au rock n’roll sont le rythme et la basse continue.
Le rythme
Appelé également parfois « beat », il est systématiquement marqué. L’utilisation de percussions est à ce sujet quasi obligatoire. Dans l’absolu, il s’agit d’un rythme binaire en 4/4 (mesure à quatre temps). C’est pourquoi on dit généralement du rock que c’est une musique au rythme binaire. Pourtant, dans certaines compositions de black et de death metal, on pourra rencontrer du six temps, et dans le rock progressif du sept temps (rythme dit « asymétrique »). Schématiquement, les percussions vont marquer chaque temps. Comme c’est évidemment plus complexe (cela nécessite quelques connaissances en solfège rythmique), le mieux est de donner la fréquence moyenne de percussion dans un titre de rock : 120 battements par minute.
On explique également que le rythme rock est « syncopé »… Pour savoir ce qu’est une syncope, il faut également avoir une notion de la valeur des temps en musique.  Selon le Guide de la Théorie de la Musique, « les classements anciens entre les différents temps ont souvent été très détaillés, et dans une mesure à quatre temps, le premier a pu être considéré comme très bon, le second mauvais, le troisième assez bon, et le quatrième très mauvais. »
Définissons donc la syncope. Toujours selon le Guide de la Théorie de la Musique, « la syncope est une rupture dans l’organisation traditionnelle des temps forts et des temps faible. Une note jouée sur un temps faible ou une partie faible d’un temps est maintenue sur la partie forte suivante. Cela crée un décalage, donc une surprise. » Comme l’explication donnée par écrit n’est pas très claire, le mieux est de donner un exemple sonore : ici
Mais en réalité, ce n’est pas si simple. Comme l’explique un batteur : « Pour nous pôvres batteurs ;-), comme on joue des "impacts" (les notes ne sont pas prolongées), la syncope revient à faire un contre-temps » (http://tambours.free.fr/topos/solfege.htm), même si effectivement, dans le rock n’roll (et lorsqu’il est binaire en 4/4), le deuxième temps est marqué plus fort que le premier et le quatrième plus que le troisième (les temps sont donc appuyés sur 2 et 4).
Précisons également que dans la musique classique, le rythme n’est pas marqué. Les percussions ne sont pas nécessaires, et lorsqu’elles existent, elles ne se conçoivent pas en général comme éléments déterminants du morceau, mais il y a des exceptions… (par exemple, Funeral for Queen Mary, de Purcell)
La basse continue
Elle est une harmonique souvent nécessaire en musique. La basse continue traditionnellement est ce qui sert à soutenir la mélodie, du moins dans la musique dite classique. Avec le rock n’roll, c’est un peu différent. La basse est déterminante pour des raisons rythmiques… Nous en reparlerons. Néanmoins, avec une basse et une batterie, nous avons les éléments nécessaires pour faire un morceau de rock.
Pour le reste (voix et guitare), elles sont utilisées dans la majeure partie des cas, mais ne sont pas déterminantes. La Dream Music de Robert Miles n’utilise ainsi ni voix, ni guitares, mais que serait cette musique sans le « beat » et sans basse continue ?

Ces éléments sont présents dans tout type de rock, quel qu'il soit. Ils sont donc également présents dans le metal qui est une évolution du rock. Pourquoi différencie t'on alors le metal d'autres styles de rock ( comme par exemple le rap) ? Qu'est ce qui en fait sa caractéristique essentielle ? Que peut-on développer concernant l'harmonie, le rythme..? C'est ce que nous tenterons d'analyser dans les prochains billets.

Sources
1°) Bibliographie sur le rock et son histoire (non exhaustive)
-          « Le rock n’ roll, viol de la conscience par les messages subliminaux. » (Père Jean-Paul Regimbal, éd. Croisade, 1983, Genève)
-          « L’âge du rock. » (Alain Dister, découverte Gallimard)
-          « Le guide du Rock » (Philippe Bouchey – 1990 Presses de l’Imprimerie Lienhart et Cie à Auberras dans l’Aderche)
-          « Rock n’roll Babylone – 50 ans de sexe, de drogue et de tragédies » (Gary Herman – Edition Denoël – X-trème  - Octobre 2005)
-          « Une histoire musicale du rock » Christophe Pirenne, Fayard, octobre 2011.
-          « L’Odyssée du Rock » (Florent Mazzoleni, Hors Collection, 2007)
2°) Sources propres au billet
-          « Guide de la théorie de la musique » Claude Abromont et Eugène de Montalembert – Préface de Alain Poirier – Fayard-Henry Lemoine – Les indispensables de la musique – mars 2008
-          « Une histoire musicale du rock » Christophe Pirenne, Fayard, octobre 2011.
-          Syncope : image prise en suivant ce lien

37 commentaires:

  1. Pour vos prochains billets, vous pouvez également vous appuyer sur la thèse de Matthieu Metzger consacrée au groupe Meshuggah. Il y a une 1ère partie qui traite du metal, de ses origines et de son esthétique.
    http://matthieu.metzger.free.fr/memoire/titre.html

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    1. @ Kaka

      Merci pour l'information. Je vous promets d'y jeter un oeil. Je ne connaissais pas cet auteur.

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  2. Est-ce que le rock est pour vous un terme générique regroupant toutes les musiques non-classiques ou non savantes? Parce que si la filiation du metal ou du punk au rock me paraissent aller d'elles-même, celles du rap ou encore de la techno m'apparaissent difficile à percevoir.

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    1. @ Nicolas Rousseau
      Non, ce n'est pas un terme générique que j'emploie... J'y inclus la techno, car, comme l'indique Alain Dister, la house et la techno sont des évolutions logique du rock qui a de plus en plus tendance à se tourner vers les son électroniques.
      Pour le rap, l'une des thèses est que ce mot signifie "rock against police". Nombre d'artiste de metal s'y aventurent régulièrement, surtout dans le nu metal, comme les Red Hot Chili Peppers (désolé pour l'orthographe qui ne doit pas être tout à fait la bonne), Linkin' Park, et même Marylin Manson (industriel) qui s'est essayé avec Eminem.
      Par contre, j'y ai exclu volontairement le reggae (alors que Christophe Pirenne l'inclut), pour deux raisons :
      à cause de l'esprit Rastafari qui n'est pas à proprement parler celui du rock, et aussi parce qu'il vient directement du rythm and blues. C'est une évolution parallèle, mais elle n'est pas liée (enfin... il me semble). Maintenant, bien des rockeux s'inspire des rythmes reggae, comme System of a down.
      C'est pourquoi j'insiste : les musiciens n'aiment pas les catégorisations... Paul Mac Cartney s'est lui-même aventuré dans le classique, et si vous écoutez bien le Sergent Peppers Lonely Club Heart Band (des Beatles), tous les titres ne sont pas à proprement parler du rock.
      J'espère avoir répondu à vos interrogations...

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    2. En effet, bon nombre de groupes de rock se sont inspirés du reggae (et du ska), à commencer par le punk et des groupes comme les Clash, ou encore Police.

      Mais si vous excluez le reggae du rock pour des raisons d'état d'esprit différent et d'une évolution parallèle au rock depuis le r&b, je ne comprends pas pourquoi y inclure le rap. De la même façon le rap a suivi un développement parallèle au rock depuis le r&b, en adoptant un état d'esprit différent. Et pour la thèse de "rock against police", j'ai de nombreux doutes à ce sujet. Déjà parce que cette image de rappeur contre l'autorité est venue bien plus tard que le rap lui-même, avec le gangsta rap. Et puis surtout parce que le verbe to rap a une signification qui suffit à expliquer cette musique. Difficilement traduisible en français, on retrouve dans to rap la notion de parler rapidement, et celle d'avoir le sens de la répartie. On pourrait peut-être le traduire comme: répondre du tac au tac. Le rap prend ses sources et inspirations dans les histoires scandées des griots d'Afrique de l'ouest, dans le scat du jazz et les rythmes du funk et d'artistes tels que James Brown. Idéologiquement l'origine du rap se retrouve dans les revendications sociales afro-américaines, comme on peut le voir avec les Last Poets, précurseurs du rap.

      Au sujet de la techno, il s'agit d'EDM (electronic dance music) donc plus généralement de musique électronique. Les musiques électroniques étant antérieures à la musique rock, je doute qu'elle puissent être l'évolution logique du rock. Même si il est vrai qu'à partir des années 80 de nombreux groupes de rock ont emprunté des éléments à la musique électronique, notamment dans le rock gothique (Sisters of Mercy). A noter également les nombreux crossovers entre le punk et l'industrial (Swans), ou encore entre le black metal et l'ambient (Burzum). Mais ce ne sont pas ces mélanges, qui tendent à brouiller les frontières (on retrouve ici le musicien qui n'aime pas les catégorisations), qui font des musiques électroniques les filles du rock.

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  3. Merci pour cette série d'article (j'ai tout lu si!si!) en espérant que la suite sera aussi intéressante.
    Petite observation : les liens seraient en gras que ce ne serait pas plus mal.

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  4. A propos de rythme et d'harmonie:
    A la différence de l’harmonie, le rythme atteint l’homme dans la partie inférieure, corporelle de son être. Le corps humain est mû par le rythme, qui le fera danser, battre des mains, marcher au pas cadencé, « vibrer » ou, au moins, bouger le pied en mesure. Trop valorisé, il étouffera la mélodie et l’harmonie ; violent, il les détruira en voulant se les assimiler.

    Dans de très nombreux morceaux, et dans les morceaux proprement rocks, la batterie joue un rôle important, elle est quasi irremplaçable et impose un rythme constant, fortement marqué, et pesant. Il est obstiné, essentiellement répétitif, appuyé, amplifié par une basse qui le suit aveuglément, sauf chez les batteurs et les bassistes de talent.

    Or, le rythme s’adresse à la partie inférieure, animale, de l’homme. La mélodie s’adresse à l’intelligence, et l’harmonie à la sensibilité. On retient la mélodie avec la mémoire, et le rythme est suivi instinctivement par le corps. Si ce rythme, comme cela arrive souvent, est très présent, s’il supplante la mélodie et l’harmonie ou si, tout simplement, il est violent, endiablé (et cela ne concerne pas nécessairement que le rock), c'est la partie animale de notre corps qui sera valorisée, qui passera au premier plan. Quant à l’intelligence, au second plan, elle risque de passer en mode veille, voire même d’être aveuglée.Certains évoquent aussi les répercussions que peut avoir les basses sur les pulsions sexuelles.

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    1. Je ne suis pas certain que le rythme soit si instinctif que ça.
      Il suffit de voir le boulot de déphasage rythmique abattu sur des disques comme "nothing", "chaosphere", "catch 33" ou "I", pour ne citer à nouveau que le groupe Meshuggah.
      On est loin du 4/4 standard et si l'on ne fait pas preuve d'un minimum d'attention et de mémoire, on est très vite perdu. ;)

      Je trouve d'ailleurs assez étrange d'assimiler l'intelligence à un paramètre musicale plutot qu'à un autre.
      A moins qu'on considère une oeuvre telle que le Sacre du Printemps ou le boulot de types comme Reich comme quelque chose dénué de réflexion.

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    2. Le rythme, c'est la partie la plus mathématique de la musique, en un sens la plus cérébrale peut-être. En effet, c'est étrange d'assimiler un paramètre musical à l'intelligence, un autre à la sensibilité, un autre à "l'animalité". Comme si la musique se résumait à ces trois paramètres!

      Mais ça ne me surprend guère. J'ai déjà entendu exactement la même simplification et les mêmes associations douteuses dans des topos sur la musique du MJCF et autres meetings tradis.

      Ce qui est amusant, c'est que malgré l'amour affiché pour la musique savante de ceux qui avancent ces théories, elles ne font que prouver le peu de connaissances qu'ils en ont en réalité, en particulier en ce qui concerne l'art de la composition.

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    3. @ Nicolas Rousseau,
      Vos expressions " simplification", "associations douteuses" et enfin "peu de connaissance". Un peu réchauffé et méprisant. Du coup, votre argumentation...
      @ Kaka,
      Une question de construction de la musique et de hiérarchie dans l'effet recherché peut-être entre la mélodie, le ryhtme, l'harmonie. Parce qu'entre une ballade, un chant guerrier, le grégorien, la musique romantique ou le metal, il y a des différences. Sans oublier bien sûr qu'une même cration musicale, c'est le cas du rock et du metal mais pas seulement, peut en plus alterner. C'est nettement moins vrai pour le grégorien.

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    4. @ Nicolas Rousseau, Kaka, et subséquemment LYO
      "Le rythme, c'est la partie la plus mathématique de la musique"
      Et l'harmonie, n'est ce pas "la science des accords"? Peut on considérer la mélodie comme "l'âme de la musique"?
      Je tenterai d'apporter des éléments de réponse à ses questions dans un prochain billet.
      Cependant, ne trouvez vous pas surprenant que le rythme du rock accentue sur la syncope, (dans un rythme binaire à 4/4, ce sont donc les 2èmes et 4èmes temps qui sont marqués...) ?

      spécialement @ Nicolas Rousseau
      Aucun commentaire à faire sur un jugement de valeur dont vous auriez fort bien pu vous passer... Malheureusement, ce genre de comportement ne peut qu'irriter votre interlocuteur et risque de rendre stérile le dialogue que le Collectif tente de mettre en place. Si ce que je dis est valable pour vous, il est aussi valable pour moi, bien entendu.
      UDP

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    5. LYO où l'art d'esquiver les débats.

      Votre conception de la construction musicale reste néanmoins très schématique et particulièrement simpliste. Et les associations que vous faites à partir de l'harmonie, du rythme, de la mélodie soulèvent de nombreux doutes quant à leur pertinence.
      Du coup, ça doit faire un peu rire ceux qui connaissent un peu la musique et la composition. Et pas seulement: quelle sensibilité n'est pas émue par un contrepoint de lignes mélodiques bien composées? Et quelle intelligence n'est pas appelée par les rythmes d'un Stravinsky ou les accords complexes d'un Coltrane? L'intelligence n'est pas l'apanage de la mélodie, tout comme celle-ci n'est pas toute tournée vers l'intelligence.

      Mais si ça vous a vexé que je sous-entende que votre argumentation était du copié-collé de topos tradis, je veux bien admettre que ce n'était pas très fin de ma part.

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    6. Vous avez lu la contribution de Gonzagues ?
      Vous ne m'avez pas vexé car il ne s'agit pas de moi : je voulais simplement signifier que le monde n'est pas partagé aussi simplement entre ceux qui sauraient et ceux qui ne sauraient pas.
      Cordialement et sans rancune.

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    7. @ LYO :

      Je suppose que je l'ai déjà dit, mais je crois également que vous vous trompez en opposant et séparant systématiquement mélodie et rythme, l'un intellectuel et l'autre basique, voir animal. J'irai même jusqu'a dire que ce genre de classification quasi scientifique n'est plus d'actualité pour essayer de caractériser la musique (qui de toute façon, demande à être ressentie bien plus qu'analysée!) tant il existe des exemples qui pourraient couler votre raisonnement, ne serait ce que dans le metal.
      Pour en prendre un : en parlant de Meshuggah, il est clair que, bien que ce groupe pratique une sorte de metal extremement rythmique et peu axé sur la mélodie (donc potentiellement primitif selon votre raisonnement), il n'est pourtant pas dans une optique de jeu "bourrin ou bête et méchant". Au contraire, il faut faire de gros efforts de compréhension s'il on veut appréhender completement leur travail d'un point de vu composition. Saisir la méthode du musicien qui est arrivé à ce résultat aurait ici de quoi donner mal à la tête à bien des profs de solfège rythmique!

      Bref, je ne souscris pas du tout à cette idée qu'il y aurait de façon absolue une bonne musique très mélodique et une mauvaise très rythmique. C'est la même chose que quand vous introduisez des notions comme le "beau" pour parler de la création musicale : ça revient souvent à dessiner des cases qui ne correspondent qu'a votre propre vision des choses et pas à celle d'un autre. La citation de Gonzagues semble aller dans le sens du fait qu'il n'y a pas possibilité de tirer des règles générales sur ce qui est bien ou non, mais que chacun ressent les choses différement en fonction d'une multitude de paramètres variant pour chaque individu.
      Vous avez parfaitement le droit de voir trop peu de mélodie et trop de rythmes agressifs dans un groupe x ou y selon votre gout, mais cela veut-il dire qu'il en devient forcément abêtissant ou dangereux pour ceux qui l'écoutent?

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    8. @LYO: Tout à fait, tout comme la construction musicale n´est pas partagée aussi simplement entre l´intelligence, la sensibilité et l´animalité.

      J´avoue m´être un peu emporté hier. Peut-être parce que je retrouve mot pour mot le même argument que j´avais déjà pu voir sur le blog des yeux ouverts il y a maintenant plus d´un an, et que j´ai l´impression de faire face à un mur avec la même image qui y clignoterait, lors de vos interventions.
      Merci à Natural Induction d´avoir pu formuler des arguments similaires à ceux que je souhaitais avancer avec nettement plus de diplomatie :-)

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    9. @ Natural Induction ( et etienneweb pour info/demande compléments infos et @ Gonzagues aussi
      Excusez-moi, mais vous simplifiez quelque peu mon propos et il n'y a rien d'indigne ni de vexatoire que de considérer les influences des différents composantes de la musique, y compris sur le corps.
      Introduire des notions comme le beau n'a rien de subjectif, au contraire ! Qui a dt déjà "le beau, c'est la splendeur du vrai" ? Cela nous emmènerai très loin et ce n'est pas l'objet de ce post mais je considère en effet que la beauté répond elle aussi à des critères objectifs tout en laissant de la place à l'appréciation personnelle: j'ai trop cotoyé l'immense sculpteur contemporain Jean Fréour pour voir combien l'art n'est pas subjectif...
      Pour revenir dans le sujet, je me permets donc de vous livrer quelques éléments qui vous permettront de revisiter votre position quant à l'influence du rythme car c'est bien le propos.
      « Le rythme plutôt que le style déterminerait l'effet de la musique sur la respiration. "La musique lente ferait respirer plus profondément, diminuant ainsi la pression artérielle et le rythme des battements cardiaques, tandis que les tempos rapides ont des effets opposés sur le système cardiovasculaire. C’est ce qui ressort d’une étude britannique qui vient d’être publiée dans le journal Heart.
      Source : http://www.psychomedia.qc.ca/relaxation/2005-10-03/la-musique-influence-respiration-rythme-cardiaque-et-pression-arterielle
      « Pour répondre à notre problématique : « Quels paramètres du son influent sur le rythme cardiaque ? » nous avons dû analyser un par un les différents résultats des expériences tout en les comparant. Le fait d'avoir associé un indice pour analyser nos résultats nous a beaucoup simplifié la tâche. Il en ressort que le volume et le rythme seraient les caractéristiques du son qui ferait varier le rythme des battements de notre coeur pendant l'écoute. (Voir expériences Rythme / Volume)
      Source : http://tpe-musical.e-monsite.com/
      « Pour le cerveau, Vivaldi et la techno ne sont pas si éloignés, alors que l’Adagio de Beethoven, et encore plus le raga, avaient l’effet inverse : cela démontrerait entre autres que ce n’est pas le style musical qui a des effets biologiques, mais le rythme »
      Source : http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/medecine-1/d/musique_929/c3/221/p7/
      Une citation :
      "Le rythme est une partie essentielle de la musique, et surtout de l’imitative ; sans lui la mélodie n’est rien, et par lui-même il est quelque chose, comme on le sent par l’effet des tambours…" JJ Rousseau
      Un site pour conclure : http://sergecar.perso.neuf.fr/TPE/Musique_esprit/TPE_musique4.htm

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    10. Commentaire plus haut aussi à Nicolas Rousseau

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  5. Merci pour cet article et des éclairages complémentaires de "Les yeux ouverts".

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  6. @ LYO
    Merci pour ces précisions... J'allais en parler dans les prochains billets.
    Juste un bémol au sujet du rythme : comme l'explique Platon, il est l'ordonnance du mouvement. Les découvertes neurologiques du siècle dernier ont situé le siège du rythme dans le cerveau gauche, siège de la raison... Aussi, je ne m'explique pas pourquoi le rythme s’adresserait plus à la partie inférieure de l'homme qu'à la partie supérieure. Si vous aviez des infos là dessus, je serai ravi que vous me les communiquiez.

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  7. @ etienneweb & LYO,
    "Après avoir demandé à des centaines de mélomanes de décrire les émotions qu’ils ressentaient lorsqu’ils écoutaient leur répertoire favori, les professeurs de psychologie de l’Unige Klaus Scherer et Marcel Zentner en ont répertorié neuf: l’émerveillement, la puissance, la nostalgie, la transcendance, le calme, la joie, la tendresse, la tristesse et l’agitation. Poursuivant dans ce registre, Wiebke Trost, doctorante au Centre des sciences affectives de Unige, a fait écouter à quinze non-musiciens des courts extraits classiques et elle les a questionnés sur ce qu’ils avaient éprouvé. En observant aussi leurs cerveaux avec l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IMRf), elle a confirmé que, selon leur nature, et plus encore, selon leur intensité et le niveau d’excitation qu’elles provoquaient, les émotions n’animaient pas les mêmes zones cérébrales. Les différences peuvent même être assez fines puisque, selon qu’il venait de l’écoute d’une musique entraînante ou tendre, le plaisir «activait des aires différentes»."
    Source : http://www.hebdo.ch/musique_et_cerveau_des_connexions_inattendues_43382_.html

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  8. @ Etienneweb :
    Vos articles sont interessants, on y apprend divers détails que même les amateurs de rock n'ont peut être jamais lu (surtout du point de vue historique en ce qui me concerne). Je trouve juste dommage que, une fois de plus, on puisse craindre qu'ils soient la surtout pour se mettre au service d'une certaine idée de cette musique, bien en accord avec les principes de ce blog.

    Je veux dire, c'est très bien de nous parler des début du style, de ses origines, de ses caractéristiques, mais des que vous allez arriver sur certains aspects (analyse des composantes musicales, aspects sociaux et psychologiques, esthétique, etc...) je ne serais pas étonné que ça dérape vers un exposé qui sera plutôt un réquisitoire contre ce que *vous* considerez, selon vos convictions, comme mauvais, plutôt que comme une revue objective et destinée uniquement à nous cultiver. Le passage "les circonstances [...] ne peuvent prédisposer à rendre compatible cette musique avec un quelconque message évangélique" me conforte dans cette impression (voyons, pourquoi toujours tout ramener à une question relgieuse?), mais bon, j'espère me tromper...

    (et juste en passant : RHCP n'a jamais été un groupe de nu metal contrairement à Linkin Park, il emprunte plutôt à la musique funk qu'au rap il me semble. Le mouvement néo (LP, Korn, Slipknot, Limp Bizkit, Deftones...) est plutot une résurgence commerciale des experimentations des années 90s de certains groupes qui ont integré un "flow" rap sur du chant rock ou ajouté des rythmes tirés du genre. C'est le mouvement appellé parfois "rock/metal fusion" avec des groupes comme RATM ou Faith No More. Le néo à depuis longtemps dépéri et n'est pour moi qu'une hybridation avec un autre style propre, qui n'est pas issu du rock à proprement parlé (souvent, il y autant de rapport entre un amateur de hip hop et un metalleux qu'entre vous et un fan de justin bieber :)).

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  9. @ LYO et Gonzagues
    Merci pour vos réponses qui vont compléter mes sources. Je ne manquerai pas d'y puiser compte tenu de leurs caractères récents (les miens sont plus anciens).

    @ NaturalInduction
    Merci également pour votre commentaire que je prends pour un encouragement concernant mon modeste travail de recherche.

    "Je veux dire, c'est très bien de nous parler des début du style, de ses origines, de ses caractéristiques, mais des que vous allez arriver sur certains aspects (analyse des composantes musicales, aspects sociaux et psychologiques, esthétique, etc...) je ne serais pas étonné que ça dérape vers un exposé qui sera plutôt un réquisitoire contre ce que *vous* considerez, selon vos convictions, comme mauvais"

    Je ne vais pas vous mentir : il y aura certainement des billets qui vont vous déranger. Quoiqu'il en soit, je me suis posé comme règle de rester "objectif", avec toutes les nuances que ce terme peut revêtir, compte tenu qu'il est certain que je dois avoir une part de subjectivité...
    Je précise également que pour moi, exposer mes piètres connaissances sur le rock est aussi une manière de confronter mes opinions avec d'autres qui ne sont pas forcément d'accord avec moi. Je me dis parfois que je dois me tromper, et qu'il serait intéressant d'avoir des avis divergents qui feraient évoluer ma vision du rock et accroître mes connaissances sur le sujet. Vous en êtes un des acteurs.


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  10. @ etienne web (et autres mais je ne sais plus qui !)
    "Les découvertes neurologiques du siècle dernier ont situé le siège du rythme dans le cerveau gauche, siège de la raison... Aussi, je ne m'explique pas pourquoi le rythme s’adresserait plus à la partie inférieure de l'homme qu'à la partie supérieure. Si vous aviez des infos là dessus, je serai ravi que vous me les communiquiez".

    Je ne vois pas trop ce que signifie cette phrase : le siège du rythme se situe dans le cerveau gauche"...
    Dire que le rythme s'adresse à notre partie animale n'est pas exclusif. Cela ne veut pas dire qu'il ne peut pas nous faire réagir aussi au niveau intellectuel ou esthétique.
    Cela veut simplement dire je pense que le rythme s'adresse principalement à notre part animale (qualificatif nullement péjoratif): c'est le rythme qui nous fait bouger, danser, valser, taper du pied ou sauter en l'air ; nous effectuerons ces mouvements selon le rythme qui nous est donné par la musique. Et cela, bien souvent, de manière instinctive, non raisonnée, voire même inconsciemment (on bouge le pied sans s'en rendre compte). Si le rythme est bien évidemment conçu par une raison, il est principalement reçu par le corps sans que la raison y intervienne de façon systématique.

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    1. On remue notre pied en rythme inconsciemment et instinctivement, tout comme on fredonne une mélodie entendue tout aussi inconsciemment et instinctivement d'ailleurs! Difficile de savoir où est l'instinct et où est la raison. Quand on parle de musique, ce n'est pas vraiment le propos. Là où la raison manque en revanche est lorsque qu'on essaye d'associer caractéristiques musicales aux caractéristiques humaines. Le tout musique s'adresse au tout humain.

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    2. @ Le Barde
      Pour répondre à votre question :
      "Je ne vois pas trop ce que signifie cette phrase : le siège du rythme se situe dans le cerveau gauche"
      Vous savez certainement comme moi qu'en gros, le cerveau est divisé en deux pôles qu'on a qualifié (improprement d'ailleurs) "cerveau droit" et "cerveau gauche". Les qualifications seraient plutôt "cerveau émotionnel" (pour cerveau droit) et "cerveau rationnel" pour cerveau gauche. En neurologie, on s'est aperçu que la musique s'adressait pour l'essentiel au cerveau droit, ou se situe le siège des émotions et des passions. Ce "principe" musical connaît un tempérament en ce qui concerne le rythme, puisque cette composante essentielle de la musique s'adresse principalement au cerveau gauche, siège de la raison.
      Dans "Musique, Intelligence et Personnalité", le Docteur N'diem Minh Dung a souligné que les musiques modernes (disons pour faire simple le "rock") avait une propension plus importante a favoriser les stimuli du cerveau droit au détriment du cerveau gauche que les musiques comparativement plus calmes (comme la musique classique). Ce que je trouve étrange, c'est que le Professeur Lucien Israël dans "Cerveau droit Cerveau Gauche" explique que le rythme a son siège dans le cerveau gauche... Et vraiment, je ne m'explique pas cette apparente contradiction.
      Si je me suis permis cette réflexion, ce n'est pas du tout pour contredire LYO, mais pour tempérer un peu le propos mal perçu en outre par les commentateurs de "l'animalité" du rythme. Je peux comprendre que pour vous, le fait d'employer le terme "animal" n'est pas péjoratif. Il l'était pour d'autres commentateurs.

      "Si le rythme est bien évidemment conçu par une raison, il est principalement reçu par le corps sans que la raison y intervienne de façon systématique."
      Je n'ai pas écrit que le rythme était reçu par la raison, mais que le rythme avait son siège dans le cerveau rationnel. Nuance... Mais je ne peux pas dire non plus que rythme peut être reçu par le corps sans que la raison intervienne, parce que je n'en sais rien.
      En ce qui me concerne (mais C'EST CE QUI ME CONCERNE), je suis désormais incapable d'écouter un quelconque morceau de musique sans compter, et ce depuis que je m'intéresse à la musique. Ca n'a pas toujours été le cas, mais si je devais être un cobaye pour savoir si le rock provoque en moi plus d'émotion qu'un morceau de classique, via un IRM, je suis persuadé que je serais un très mauvais exemple. Pour d'autres études scientifiques par contre (et dont je suis en possession), je sais ce que peut provoquer le rock comme mauvais... Mais là, il est un peu trop tôt... Vous devrez attendre deux-trois billets avant que j'en parle.
      Pour finir ce long exposé : vous devez être extrêmement bien documentés pour affirmer que le rythme = animalité (etc... et sans y mettre de consonnance péjorative). Vous l'êtes même probablement plus que moi, et j'imagine que je ne possède pas toutes vos sources. Vous comprendrez donc que pour moi, je ne puis m'appuyer sur des sources en lesquelles je ne peux qu'avoir qu'une confiance absolue. Lorsque je veux parler "influence du rock sur notre comportement" médicalement parlant, ce sont des médecins que j'irai consulter. des spécialistes de la question. Le docteur Ndiem : pédiâtre. Lucien Israël : cancérologue : il n'est pas neurologue, mais il est membre de l'académie des sciences...
      Parce que voyez vous, je ne suis pas médecin.
      D'ailleurs, je ne suis même pas musicien, ni musicologue, ni philosophe... Je ne suis rien du tout. Je suis juste passionné par ce sujet, et je tente humblement de faire part de mon vécu et surtout, de mes recherches, parce que j'estime que c'est utile (sinon, je ne ferai rien).
      En UDP.

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    3. Je comprends d'autant mieux votre démarche que je suis la même ! Cependant, je ne sais pas si le Docteur Ndiem est une vraie référence...Il me paraît parfois fantaisiste.
      En ce qui concerne mes sources : c'est l'expérience, ou le sens commun.

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    4. Merci pour votre réponse :
      "je ne sais pas si le Docteur Ndiem est une vraie référence".
      Ca dépend! Lorsqu'il parle en pédiatre, ça me va... Par contre, il a effectivement quelques théories politiques et musicales qui ne sont pas des plus appropriées... J'aurai même l'occasion de revenir dessus (pour que les choses soient claires!)
      Et je suis donc d'accord avec vous qu'il est parfois fantaisiste.

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  11. Si on pouvait éviter la musicologie de comptoir et ses idées à l'emporte pièce, ça serait bien en tout cas.

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    1. En même temps, c'est ça la "musicologie".
      Ce "machin" n'a AUCUNE valeur.
      N'importe qui peut se réclamer d'être "musicologue".

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    2. Qu´est ce qui nous vaut ce brutal rejet de la musicologie? Une déception suite à une tentative en fac de musico, ou la lecture d´un livre par un mauvais musicologue?
      Certe, les cours proposés en la matière dans la facultés (francaises, mais pas que) sont souvent de niveaux inégaux.
      Mais j´ai eu l´occasion de faire de la musicologie sous plusieurs angles d´attaque (l´étude de la sémiologie musicale, dans le cadre d´études en linguistique, et de l´ethnomusicologie dans celui de recherche en anthropologie), et je ne pense pas que ce "machin" n´ait "aucune valeur". C´est une vraie discipline qui s´interroge sur la musique et sur les phénomènes en relation avec celle-ci.
      N´importe qui ne peut pas être musicologue, il y a une véritable démarche scintifique derrière la musicologie. Et ici, je rejoins Kaka, on tombe un peu dans la musicologie de comptoir. Et d´ailleurs je salue les contributions d´Etienneweb qui, malgré nos fréquents désaccords, tente sans aucune prétention d´aborder le sujet et de présenter son point de vue de manière relativement scientifique. En tout cas, son point de vue est documenté, c´est toujours plus scientifique que de se baser sur son expérience ou sur le principe bien subjectif de bien commun.

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    3. De sens commun, pas de bien commun, pardon.

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    4. @ ArrowInTheKnee
      Je me fais également l'echo de Nicolas Rousseau! Je n'ai pas fait non plus de faculté de musicologie, mais il se trouve que je connais assez bien le milieu pour l'avoir assez fréquenté étant étudiant (j'ai une soeur du même âge que moi qui est musicologue). La musicologie est une véritable science. Pour y rentrer, il est plus que conseillé d'être musicien. La pratique d'un instrument de musique est quasi obligatoire. La musicologie complète sans aucun doute le Conservatoire. Grosso modo : au conservatoire, on apprendra la technique instrumentale, et en musicologie la théorie de la musique. Et en fait, les deux sont liées.

      @ Nicolas Rousseau
      Merci! (Malgré nos divergences) :))

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  12. Vous êtes très "Darwinien" au sujet du rock, ;-)

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  13. Bonjour, fille d'un agrégé de musicologie, issue d'une famille musicienne sur plusieurs générations, ex-violoniste classique, ex-rappeuse, ex-fan de techno, black-métalleuse depuis 2009 maintenant, grâce au collectif "Cathos-en-Campagne" qui, à l'occasion de sa pub "Stop Hellfest" m'a fait découvrir le Metal dont je n'avais jusqu'alors jamais entendu parler, ce dont je lui serai éternellement reconnaissante... revenue à la foi catholique depuis quelques temps, mais toujours adepte de la scarification, je suis un parcours de délivrance; je vous remercie pour ces précieux articles et voudrais seulement insister sur le fait que, comme vous l'avez l'honnêteté et l'intelligence de le reconnaître, "tout était là depuis le début", que le metal n'est pas seul à mettre en cause mais qu'il était contenu en germe dès les premiers groupes de rock. Le rock est "intrinsèquement pervers", même quand il s'affuble de l'épithète grotesque de "rock chrétien". Comme il n'y a pas de "drogue douce", il n'y a pas de "rock soft". Les cathos qui écoutent Céline Dion, JJ Goldman et tutti quanti n'ont donc pas à faire la morale aux métalleux tant qu'ils ne mettent pas eux-mêmes de l'ordre dans leur vie. Le metal est sans doute aucun au bas de l'échelle, mais sur l'échelle négative le pire correspond au meilleur, et tout vaut mieux que la médiocrité.
    En tous cas, merci beaucoup pour ce site bien documenté et ne vous découragez pas devant les objections. J'ai suffisamment payé de ma personne pour savoir que les pires mises en garde face au Rock sont encore en-dessous de la réalité et le plus souvent bien trop - bien trop ! - prudentes. Bonne continuation.

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  14. Pour les passionné(e)s d'histoire du rock et de sa culture, il existe une seule bibliographie francophone exhaustive, BIBLIOROCK : répertoire signalétique de 5.127 livres en français sur l'histoire du rock et de ses artistes. 6ème édition, mai 2013, 250 pages avec reliure spirale.

    http://bibliorock.canalblog.com

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